Résumé : Dans cet article, nous nous proposons de
mettre en lumière le caractère spécifiquement littéraire du sentiment de
l’absurde dans les romans et récits de Georges Bataille (spécialement
Madame Edwarda et Le Bleu du ciel). Par cet exemple, la fiction
littéraire, en marge de la philosophie, se donne pour rôle de
représenter une expérience impensable. Dans les œuvres romanesques de
Bataille, l’absurde se place d’abord sous le signe de l’angoisse. En
effet, Bataille s’inspire de Nietzsche en prenant acte de la mort de
Dieu qu’il représente par l’image récurrente d’un ciel désormais vide.
Désorientés, les personnages batailliens en proie à l’angoisse se
retrouvent dans une situation d’impasse où ils ne peuvent que crier leur
désespoir. Cependant, cette angoisse est finalement dépassée par un
rire souverain qui non seulement admet le non-sens mais l’approuve.